Scène européenne – Arts de la performance, performance des arts

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Responsables : Juan-Carlos Garrot (PR), Anne-Madeleine Goulet (DR CNRS), Barbara Nestola (IR Ministère de la Culture).

La discipline des arts du spectacle se situe à l’intersection de plusieurs autres champs d’étude susceptibles d’éclairer son objet : analyse littéraire et esthétique, musicologie, histoire des idées, histoire sociale, sociologie, linguistique, anthropologie, sémiologie, etc. La pluridisciplinarité pratiquée au CESR offre un contexte très stimulant d’apprentissage réciproque de savoirs, comme l’ont montré nombre de réalisations qui ont fait date. Parmi ces dernières, il faut signaler le projet Scène européenne (2012-2017), qui a réuni des spécialistes de différentes aires culturelles (Italie, Espagne, Angleterre, France). En plaçant le fait théâtral au cœur de la réflexion et en englobant les différentes formes de spectacle, les membres de cette équipe ont adjoint à l’étude de la dramaturgie et de la théorie celle des techniques mises en œuvre dans la production du spectacle et des modalités de sa réception. En 2013, l’entrée au CESR de l’équipe du CMBV a renforcé la confrontation entre spécialistes du théâtre et musicologues, tout en permettant d’élargir l’amplitude chronologique. Par ailleurs, de 2016 à 2022, le projet ERC PerformArt a entraîné une vaste enquête sur les sources des arts du spectacle à Rome et la manière de les interpréter, en recourant au concept de performance et en proposant des réflexions nouvelles sur l’économie du spectacle.
Les membres du CMBV, ceux de PerformArt et ceux de Scène européenne souhaitent à présent bâtir une réflexion commune en envisageant les arts du spectacle sous l’angle très large de la performance, par l’observation du processus de la création dans sa globalité et par l’examen de la façon dont ces arts servaient une volonté de légitimation – ou, à l’inverse, de contestation – du pouvoir. Ils mettront en place un séminaire d’équipe autour de la matérialité des spectacles, à savoir les textes, les partitions, les chorégraphies, les objets de scène, les costumes, les décors ainsi que la circulation des textes, des personnes, des savoir-faire, ou encore les questions économiques.
Les activités de l’axe s’articuleront autour de quatre grandes thématiques :
1. Arts et pouvoir : il s’agira d’interroger la place des arts de la performance dans
les différents systèmes curiaux européens en considérant les manifestations spectaculaires comme des composantes spécifiques du politique. On examinera notamment la façon dont ces arts servaient une volonté de légitimation (ou, à l’inverse, de contestation) du pouvoir.
2. Arts et sociabilité : ce sous-axe porte sur l’analyse des pratiques de convivialité
des élites urbaines de l’époque, surtout lorsqu’elles étaient faiblement institutionnalisées. L’étude reposera sur la notion de «sociabilité» telle qu’elle a été introduite dans le vocabulaire historique par Maurice Agulhon dans les années 1960, et qui désigne un outil historiographique permettant d’examiner «des relations sociales fondées sur la participation volontaire» (Antoine Lilti).
3. Arts, techniques et pratiques de la scène : les processus de fabrique des spectacles, dans le domaine du théâtre comme dans ceux de la musique et de la danse, seront envisagés dans leurs différentes composantes. La réflexion englobera aussi l’examen des modes de restitution de ces techniques dans les productions contemporaines d’œuvres anciennes.
4. Arts et économie : en croisant l’étude de la matérialité du théâtre et celle de sa dimension économique, on mènera l’enquête dans les comptabilités des familles aristocratiques ou de la haute-bourgeoisie ainsi que dans les archives institutionnelles (Académie royale de musique, théâtres…), avec, pour principe méthodologique, l’adoption des catégories qui étaient celles de l’époque afin d’éviter d’imposer le prisme déformant de notre vision moderne.
S, Poitiers), Emanuele De Luca (CTELA, Université Côte d’Azur), Petra Dotlačilová (Stockholm University – CMBV), Javier Espejo Surós (UCO, Angers), Julia Gros de Gasquet (Sorbonne nouvelle – Paris 3), Jean-Noël Laurenti (chercheur associé, CESR), Silvia Manciati (Università di Roma Tor Vergata).

Membres : Diane Cuny (MCF), Benoît Dratwicki (Chercheur CMBV), Julien Dubruque (Chercheur CMBV), Frédérique Fouassier (MCF), Laurent Guillo (Chercheur CMBV), Bénédicte Hertz (Chercheur CMBV), Thomas Leconte (Chercheur CMBV), Silvere Menegaldo (PR), Peter Nahon (CR CNRS), Richard Hillman (PR émérite), Pierre Pasquier (PR émérite).
Collaborateurs scientifiques : Bianca Concolino Mancini Abram (FoReLLIS, Poitiers), Emanuele De Luca (CTELA, Université Côte d’Azur), Petra Dotlačilová (Stockholm University – CMBV), Javier Espejo Surós (UCO, Angers), Julia Gros de Gasquet (Sorbonne nouvelle – Paris 3), Jean-Noël Laurenti (chercheur associé, CESR), Silvia Manciati (Università di Roma Tor Vergata).